À partir de ses 15 ans, il est possible qu’un enfant commence un apprentissage en conduite accompagnée en prélude à l’obtention de son permis de conduire. C’est une expérience enrichissante qui permet à l’adolescent d’appliquer ses connaissances théoriques en situation réelle et de gagner en confiance. Toutefois, avant de se lancer, il est intéressant de se demander s’il existe des obligations auxquelles vous devez vous acquitter auprès de votre assureur auto.
Les exigences en matière d’assurance pour la conduite accompagnée
La conduite accompagnée n’est autorisée que si l’assuré initial demande l’accord préalable de sa compagnie d’assurance. Dans le cas où votre contrat en cours ne permet pas une telle option, il est alors nécessaire de formuler expressément une demande d’extension de garantie.
En général, les compagnies d’assurance donnent leur accord et procèdent à un ajustement des termes du contrat par le biais d’un avenant. Essentiellement, elles rajoutent le nom du jeune conducteur et celui de son accompagnateur. Si vous n’êtes pas le seul à accompagner l’adolescent, c’est aussi le moment de le mentionner pour que les noms des autres accompagnateurs figurent dans le nouveau contrat. Toutefois, si la demande d’extension de garantie est obligatoire, l’assureur a la possibilité d’y opposer un refus. C’est notamment le cas quand le tuteur de l’enfant a été :
- responsable d’un cas d’accident et s’est enfui sans donner son identité,
- sanctionné pour un délit de conduite sous l’empire d’un état alcoolique,
- puni pour refus d’obtempérer,
- déclaré coupable dans un cas d’homicide ou de blessures involontaires,
- sanctionné pour conduite malgré une annulation ou une suspension de son permis.
L’assureur peut également opposer un refus à la demande d’extension de garantie s’il estime que la conduite accompagnée présente trop de risques. Le tuteur de l’enfant peut alors porter l’affaire devant le médiateur des assurances pour un règlement à l’amiable. Il peut aussi se tourner vers une autre compagnie.
Avantages de la présence d’un conducteur expérimenté dans la voiture
Pour de nombreux jeunes conducteurs, prendre le volant pour la première fois peut être source de stress. La présence d’un conducteur à leurs côtés peut être rassurante et augmenter progressivement leur confiance au volant. Cela les rend moins nerveux et ils arrivent à mieux se concentrer lors de l’apprentissage. Cette option permet également de souscrire une assurance auto moins chère, car de nombreuses compagnies proposent des offres intéressantes pour ce profil de conducteur.
Si l’accompagnateur est expérimenté, sa présence peut être encore plus bénéfique. Cela en va d’abord de la sécurité du jeune conducteur. Avec ses nombreuses années de conduite, l’accompagnateur saura anticiper les comportements imprévisibles d’autres conducteurs et les situations à haut risque. En cas de besoin, il peut vite intervenir et corriger les erreurs du jeune. Ce sont des facteurs qui rassurent aussi les compagnies d’assurance, ce qui se répercute sur le montant de la prime.
Par ailleurs, l’accompagnateur peut aussi partager avec son apprenant des conseils et astuces qui ne sont pas toujours enseignés dans le cadre des cours de code de la route. Se faire assister par un conducteur expérimenté, c’est aussi une occasion de rencontrer différentes situations de conduite pour un apprentissage plus enrichi. Il peut par exemple emmener le débutant sur des routes différentes et dans des conditions de circulation variées (jour, nuit, pluie, soleil, neige…). Tout ceci permet au jeune apprenant de développer une polyvalence et une meilleure adaptabilité, qualités essentielles pour devenir un bon conducteur.
L’influence de l’âge sur les primes d’assurance
L’âge est l’un des critères significatifs pris en compte par les compagnies pour tarifer les primes d’assurance automobile, y compris pour la conduite accompagnée. Les jeunes conducteurs sont statistiquement plus impliqués dans des accidents de la route, ce qui représente d’importants risques pour les assureurs. En effet, 1/4 des conducteurs âgés entre 18 et 25 ans ont été impliqués entre 1 et 5 sinistres enregistrés durant les 3 dernières années. Des chiffres qui dépassent de 7 points ceux des conducteurs adultes qui ont entre 56 et 65 ans. De plus, les cas d’accidents de la route représentent la première cause de mortalité et de handicap chez les jeunes.
Par conséquent, les primes d’assurance augmentent considérablement quand il s’agit d’un jeune conducteur. Si vous souhaitez demander une extension de garantie pour une personne en conduite accompagnée, vous ne payerez pas le même prix selon son âge. Par exemple, pour un même profil et un même type de véhicule, les primes d’assurance tarifées pour un conducteur de 18 ans peuvent dépasser jusqu’à un écart de 44 % comparées à celles facturées pour une personne de 28 ans.
Conseils pour trouver les polices d’assurance les mieux adaptées à vos besoins
Dans le cadre d’une conduite accompagnée, il est possible de souscrire une bonne couverture assurance tout en évitant de payer des frais supplémentaires inutiles. Pour cela, vous devez d’abord définir clairement vos besoins. Quel type de véhicule voulez-vous assurer ? À quelle fréquence la conduisez-vous et sur quelle distance ? Seriez-vous le seul accompagnateur à assister le jeune conducteur ? Ce sont autant de questions à poser pour évaluer le niveau de couverture dont vous avez réellement besoin.
Par exemple, l’assurance responsabilité civile est obligatoire. Toutefois, selon vos besoins, il existe de nombreuses autres options dont vous pouvez vous passer. Est-ce que le temps d’apprentissage en conduite accompagnée vaut le coup de choisir une assurance tous risques ? Avez-vous besoin d’assistance dépannage ? Qu’en est-il de la protection du conducteur ? Prenez le temps de bien définir vos besoins.
Ensuite, soumettez votre demande auprès de plusieurs compagnies. Pour une souscription d’assurance, il est toujours plus sage de ne pas vous contenter de la première offre que l’on vous propose. Il existe en ligne plusieurs comparateurs fiables que vous utilisez pour identifier les meilleures propositions disponibles actuellement sur le marché.
Dans certains cas, il est possible de négocier le montant de la prime d’assurance. Si vous trouvez une offre qui correspond bien à vos besoins, mais dont le tarif est légèrement au-dessus de votre budget, essayez de négocier. Il est possible que l’assureur vous accorde une réduction ou une offre spéciale.
Pour finir, vérifiez les conditions du contrat avant toute signature, notamment en ce qui concerne les exclusions. Par exemple, les dommages causés par un conducteur non autorisé ou en état d’ivresse sont souvent exclus. Prenez donc le temps de bien lire le contrat avant d’y apposer votre signature.
Les erreurs courantes à éviter lors de la conduite accompagnée
Pour beaucoup de débutants, il n’est pas toujours facile de savoir s’arrêter à la bonne distance. Dans le Code de la route, l’écart de sécurité à respecter entre deux véhicules est exprimé en seconde. En fonction de votre vitesse, vous devez vous arrêter à deux secondes de la voiture en face. Les jeunes conducteurs ont également des difficultés à conduire tout en gardant un œil sur l’environnement qui les entoure. Cela est pourtant important pour vite réagir si par exemple un conducteur entame un virage sans donner de clignotant ou si un piéton imprudent surgit de nulle part. Pour plus de prudence, il est recommandé de rouler à une vitesse raisonnable à l’approche d’une intersection.
Une autre erreur qui est souvent remarquée est la conduite trop lente ou trop rapide. En cherchant à conduire prudemment, beaucoup de jeunes conducteurs roulent lentement, voire trop lentement. Cela peut être dangereux, surtout sur les autoroutes. Dans le même temps, certains appuient fortement sur l’accélérateur, souvent sur le coup du stress ou par un excès de confiance. Sauf situations particulières, les limitations de vitesse exigées pour un jeune conducteur sont :
- 30 – 50 km/h en agglomération,
- 80 km/h sur les routes départementales et nationales,
- 100 km/h sur les voies séparées par un terre-plein central.
Il existe également d’autres erreurs courantes qui peuvent être évitées grâce à la vigilance et à la concentration au volant. On peut citer notamment une mauvaise utilisation des clignotants, des rétroviseurs et une mauvaise négociation des virages.
Conseils pour rendre la conduite accompagnée sûre et agréable
La conduite accompagnée peut être une expérience enrichissante pour les jeunes conducteurs, mais elle nécessite également une approche sérieuse pour garantir la sécurité sur la route. En tant qu’accompagnateur, vous devez insister sur l’importance de respecter scrupuleusement les règles de conduite. Il s’agira de s’assurer entre autres que la personne accompagnée respecte les limites de vitesse, les feux de signalisation, les stops, les priorités de passage…
Il est aussi important de bien choisir les heures d’apprentissage et les itinéraires à emprunter. Au début, il est recommandé de choisir des heures et des itinéraires où il y a moins d’affluence. En fonction de sa progression, vous pouvez déplacer au fur et à mesure l’apprentissage aux heures de pointe et dans des conditions plus difficiles. Durant tout le processus, vous devez aussi entretenir une communication ouverte avec votre apprenant. Encouragez-le à poser des questions, à partager ses inquiétudes et à demander conseil quand cela est nécessaire.
En bon accompagnateur, vous devez également rester attentif à la fatigue et au stress du conducteur. La conduite accompagnée peut être éprouvante, aussi bien pour lui que pour vous. Faites donc attention aux signes de fatigue ou de stress, et proposez de petites pauses pour l’aider à se reposer et se détendre. Un conducteur fatigué ou stressé est plus susceptible de commettre des erreurs que s’il est en pleine forme. Pour finir, sachez valoriser les efforts et les progrès. C’est une belle façon d’encourager votre apprenant à bien s’appliquer et à faire mieux.